Le ministre de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire, Kamel Beldjoud a affirmé, jeudi dernier à Alger, que 54 individus impliqués dans l’exploitation d’enfants dans la mendicité avaient été placés sous contrôle judiciaire durant les deux dernières années et 17 autres en détention provisoire pour les mêmes chefs d’accusation.
Répondant à une question sur les mesures prises pour endiguer le phénomène d’exploitation d’enfants dans la mendicité lors d’une séance plénière au Conseil de la nation consacrée aux questions orales, présidée par le président du Conseil, Salah Goudjil, M. Beldjoud a fait état de 77 affaires au niveau national de 2020 à ce jour et du dépôt de 77 individus impliqués dans l’exploitation d’enfants dans la mendicité en détention provisoire et 54 autres sous contrôle judiciaire.
A ce propos, le ministre a souligné que les statistiques démontrent que la majorité des individus impliqués dans ces crimes étaient en premier lieu des mamans (+50%), rappelant l’existence de réseaux de nationalités étrangères spécialisés dans la traite d’humains et l’exploitation d’enfants et de femmes immigrées clandestines dans la mendicité. Les ressortissants étrangers présents sur le territoire de manière illégale recourent à ces actes criminalisés par la législation nationale, a poursuivi le ministre. Entre autres mesures adoptées par les autorités pour endiguer ce phénomène figure le déplacement de ces immigrés clandestins vers leur pays d’origine dans des conditions qui préservent leur dignité.
Des instructions avaient été données aux services compétentes en vue de l’intensification des opérations de sensibilisation au profit des parents et le renforcement du contrôle des lieux fréquentés par les bandes criminelles s’adonnant à l’exploitation des mineurs. Répondant à une autre question sur les mesures à prendre par l’Etat pour soumettre les associations locales à une évaluation centrale et augmenter leur efficacité et leur rendement, M. Beldjoud a rappelé que le ministère de l’Intérieur s’attèle actuellement au réexamen des textes juridiques et organisationnels relatifs aux associations de manière à leur permettre de jouer leur rôle en tant que partenaire efficace dans le développement. La législation régissant les associations a pour objectif principal d’introduire de nouvelles dispositions pour accompagner et soutenir les associations ayant un rôle efficace et prépondérant dans la société, lesquelles dispositions figurent parmi les engagements du président de la République, Abdelmadjid Tebboune relatifs à la nécessité d’édifier une société civile libre et active à même de prendre ses responsabilités comme contre-pouvoir et instrument d’action publique, a-t-il fait valoir. Le ministre de l’Intérieur a rendu hommage aux associations communales et comités de quartiers pour leur rôle actif durant la crise sanitaire due à la propagation de la COVID19 et leur accompagnement aux efforts de l’Etat pour atténuer la souffrance des sinistrés des incendies qu’ont connus plusieurs wilayas du pays l’été dernier. En réponse à une question sur les mesures coercitives à prendre contre les motocyclistes, le ministre a indiqué que ces derniers sont à l’origine de 21% de l’ensemble des accidents de la route enregistrés au cours des huit premiers mois de l’année en cours.
A ce propos, 11.856 motocyclettes ont été immobilisées et 6362 mises en fourrière avec retrait de 5.894 permis de conduire. Pour réduire les incidences des accidents de la route, le ministre a fait état de la révision en cours des dispositions de la loi relative à la circulation routière aux fins d’introduire les amendements qui portent sur des mesures coercitives sévères, insistant sur l’intensification des actions de sensibilisation notamment en milieu des jeunes.