Le frisson de la compétition est de retour! Sitôt la Coupe Arabe terminée et remportée, l’Algérie s’apprête à revivre un grand événement de football puisque la Coupe d’Afrique des Nations 2022 (en réalité 2021 reportée à 2022), sur laquelle ont pesé bien des doutes, s’apprête à débuter.
Pour l’occasion, Djamel Belmadi, sélectionneur des A, a retenu 28 joueurs comme le lui permet exceptionnellement le règlement du tournoi africain, pandémie de covid-19 oblige. Si Belmadi n’est pas connu pour être de ceux qui aiment à bouleverser leur effectif, quelques surprises sont néanmoins bien présentes.
De la continuité… et deux choix forts
Au poste de gardien de but, le suspense était quasi inexistant. Raïs M’Bolhi était et reste le numéro 1 de cette sélection, évidemment. À ses côtés, Alexandre Oukidja est bel et bien présent, en dépit de sa mauvaise saison du côté du FC Metz. Oukidja restera probablement le numéro 2 des Verts de par son expérience au sein du groupe, là où Mustapha Zeghba n’a été rappelé que récemment. Il remplace Azzedine Doukha qui, à 35 ans, n’a probablement plus d’avenir en EN, là où Abderrahmane Medjadel a encore le temps de progresser.
Chez les défenseurs centraux, quelques choix forts sont présents. Djamel Benlamri est bien là même s’il n’est plus forcément certain d’être titulaire, à la différence d’un Aïssa Mandi qui reste indiscutable. Abdelkader Bedrane sera évidemment de la partie, et c’est aussi le cas du jeu Mohamed Amine Tougai. À 21 ans, il représente le futur de l’Algérie aux yeux de son sélectionneur, et sa bonne Coupe Arabe joue probablement pour lui. Enfin, Mehdi Tahrat est bel et bien dans la liste, son profil (très grand de taille) pouvant être utile à son coach pour une entrée en jeu. À noter que Tahrat est préféré à Ahmed Touba qui ne disputera donc pas la CAN, lui qui n’avait déjà pas eu énormément de temps de jeu lors de ses rares sélections, et il en est de même pour Abdeljalil Medioub qui a longtemps été blessé avec Bordeaux.
Du côté des latéraux, enfin, un choix fort de Belmadi a probablement eu de l’impact sur l’ensemble de la liste puisque le poste d’arrière droit est triplé! Ainsi, la santé incertaine de Youcef Atal, qui est présent, conduit à voir à la fois Houcine Benayada (à la très bonne Coupe Arabe) et Réda Halaïmia, que Belmadi apprécie beaucoup et qui était titulaire en l’absence d’Atal. Il convient également de relever que Mehdi Zeffane, champion d’Afrique en titre, Akim Zedadka, auteurs de bonnes prestations avec Clermont, ou Haitem Loucif, latéral prometteur, ne seront pas non plus au Cameroun en janvier.
La Coupe Arabe est encore dans tous les esprits, y compris celui de Belmadi
À gauche, Ramy Bensebaïni est évidemment indiscutable et il sera suppléé par la grande révélation du dernier trophée arabe, Ilyes Chetti. Pas de Farès, blessé, ni d’Abdellaoui, qui n’a quasiment pas joué de la Coupe Arabe. Aucune surprise, du type Aït Nouri, Hamache, Khacef ou Ghoulam, n’est donc à relever.
Au milieu de terrain, les habituels sont présents : Ismaël Bennacer, meilleur joueur de la CAN 2019, est accompagné d’Haris Belkebla, toujours bon en EN, de Ramiz Zerrouki, que Belmadi apprécie, et d’Adem Zorgane, clairement le futur à son poste. Sofiane Feghouli, facteur X du milieu algérien, sera bel et bien de la partie, tout comme Farid Boulaya qui retrouve des sensations à Metz et qui est très utile au collectif fennec.
En revanche, une présence et une absence étonnent et détonnent : Sofiane Bendebka, que personne n’aurait imaginé chez les A et qui a su se montrer très combattif et utile pendant la Coupe Arabe, disputera la CAN alors qu’Hicham Boudaoui, champion d’Afrique en titre, n’est pas retenu. Boudaoui paie probablement la présence de trois latéraux droits, mais il est probablement aussi trop polyvalent à Nice (il joue à 5 postes différents), tout en sachant qu’il n’a jamais été indiscutable aux yeux de Djamel Belmadi. Du côté des autres absents, Adlène Guedioura, (blessé et probablement sorti des plans de son coach), Mehdi Abeid (blessé aussi), Houssem Eddine Mrezigue (encore tendre), Ryad Boudebouz (pas encore revenu à un niveau suffisant) ou Abdelkahar Kadri (trop grande concurrence à son poste) sont également à relever. Amir Sayoud, quant à lui, n’avait jamais réellement eu sa chance chez les A et ce ne sera pas pour cette fois non plus.
En attaque, enfin, les duos classiques Mahrez – Ounas et Belaïli – Benrahma seront évidemment présents pour l’Algérie, tout comme Bounedjah – Slimani qui se relaieront à la pointe de l’attaque ou s’assisteront dans un éventuel 4-4-2. À leurs côtés, la révélation Mohamed El Amine Amoura tentera de se faire une place à la pointe de l’attaque alors que le revenant Yacine Brahimi est évidemment récompensé de sa très bonne Coupe Arabe (élu meilleur joueur du tournoi, a marqué 3 buts et délivré 2 passes décisives). Sur les ailes, pas d’Ilan Kebbal ni de Tayeb Meziani, et pas non plus de Rachid Ghezzal ou de Zinedine Ferhat, la concurrence étant trop élevée pour l’heure à leurs postes. En pointe, bien sûr, pas d’Andy Delort mais pas non plus d’Ishak Belfodil, qui revient bien, d’El Arbi Hilal Soudani, pas au niveau pendant la Coupe Arabe, ou de Bilel Messaoudi, qui ne joue pas en Belgique.
Ainsi, avec 28 noms possibles et une Coupe Arabe remportée, Djamel Belmadi s’est autorisé quelques surprises et a tenté de récompenser ceux qui avaient bien représenté l’EN A’. Pour autant, le sélectionneur algérien reste fondamentalement conservateur et compte sur ce groupe, qu’il connaît bien, pour reproduire l’exploit de 2019. Il faut relever, enfin, qu’absolument aucun joueur du groupe n’évolue en Algérie (contre 9 en 2019), bien que 15 sur les 28 retenus y ont été formés.