Le scandale des propos tenus par Steffen Freund à l’égard de Nabil Bentaleb et de ses origines n’en finit pas de faire parler de lui. Djamel Belmadi en personne a ainsi décidé de réagir à ce qu’il convient désormais d’appeler l’affaire Bentaleb.
Lors d’un enregistrement audio paru ce matin sur la page Facebook de la Fédération Algérienne de Football, le sélectionneur de l’Équipe Nationale Djamel Belmadi a réagi à l’actualité chaude d’un des internationaux algériens d’Europe, Nabil Bentaleb.
Belmadi, prenant tout d’abord la peine de souhaiter un prompt rétablissement à l’ensemble des malades du Covid-19 (maladie dont il a été lui aussi été déclaré positif il y a peu) et la miséricorde de Dieu à l’égard de ceux qui en sont morts, a par la suite salué le personnel hospitalier avant de rapidement annoncer qu’il avait tenu lui-même à réagir au scandale lié à Nabil Bentaleb à Schalke 04.
Pour rappel, le joueur, ainsi que son coéquipier et international marocain Amine Harit, ont été mis à l’écart par la direction sportive de Schalke dans un contexte de crise majeure au sein du club, lui qui est dernier de Bundesliga avec 3 points en 9 rencontres.
Cette sanction a notamment conduit Steffen Freund, ancien joueur du club devenu consultant, a affirmer que les deux joueurs ne sont pas disciplinés « en raison de ses origines franco-algériennes (pour Bentaleb, franco-marocaines pour Harit NDLR). Ses origines et sa pauvreté ont joué un rôle dans la façon dont il a grandi en tant que personne »
Des propos scandaleux qui ont conduit le joueur, le club ainsi que Freund lui même à réagir, ce dernier exerçant une forme de timide mea-culpa comme rappelé dans notre article d’hier.
« À travers Nabil, c’est tout notre pays qui est visé »
Le sélectionneur national a ainsi tenu à réagir de manière très ferme au scandale. Il a, tout d’abord, exprimé son soutien à l’égard de Bentaleb dans cette épreuve, expliquant d’emblée qu’il « ne parle pas que de sa mise à l’écart mais du traitement qu’il peut subir par les propos de pseudo-consultants », tenant à exprimer clairement qu’il s’agit là pour lui de mots qui « cachent en réalité un racisme et une haine avérés derrière un costume de consultant ».
Djamel Belmadi, à travers un ton sec et assuré, a ensuite expliqué la position que tous devraient adopter:
« Nous, moi en tant qu’algérien, en tant qu’entraîneur de l’EN, la fédération ainsi que l’ensemble de notre pays, nous ne pouvons pas laisser passer ce genre de propos scandaleux, offensants sur notre pays. À travers Nabil, c’est tout notre pays qui est visé ». Des propos lourds de sens et qui sous-entendent que l’Algérie, dans sa totalité, devrait faire front derrière Nabil Bentaleb et s’offusquer du discours de Freund.
« Ces paroles ne doivent pas rester impunies ».
Freund, justement. Dans la suite de son propos, Djamel Belmadi a tenu à exprimer son mépris à l’égard de l’ex de Schalke, le qualifiant de « malheureux raciste, dénué de toute conscience, de toute intelligence », relevant l’absurdité du propos de celui qui « n’a pas trouvé d’autre raison à la mise à l’écart de Nabil que son origine, sa race, son algérianité et son origine sociale comme justification à son indiscipline. »
Le sélectionneur, prenant fait et cause pour son joueur dans une affaire qui dépasse le cadre du football, a ensuite appelé à des sanctions, relavant que « ce genre de choses ne peuvent rester impunies, nous devons nous élever contre ce genre de propos et toutes les instances de football, que ce soit la FIFA, la fédération allemande, le club même », notant que ce dernier avait réagi mais devrait le faire « avec plus de véhémence ».
Enfin, Djamel Belmadi a conclu en soulignant que ces propos « qui nous font sortir de notre état, qui nous font mal » lui sont incompréhensibles, d’autant plus en pleine émission de télévision: « qu’est-ce qui a poussé, qui a motivé ce genre de personnage pour sortir aussi simplement et devant toute une assemblée qui n’a pas donné l’air de réagir à ça? Je ne sais pas », réitérant le fait que « ces paroles ne peuvent rester impunies » et exprimant, une dernière fois, son soutien intégral à Nabil Bentaleb car, à travers lui, « ce sont tous les algériens qui doivent se sentir offensés. »