Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Sameh Choukry, a dénoncé les appels au déplacement forcé des Palestiniens de la bande de Gaza vers l’Égypte.
L’Europe se plaint de la migration de seulement quelques milliers de personnes, alors qu’on nous demande si nous pouvons accueillir 2,5 millions Palestiniens de Gaza » a-t-il déclaré en réponse à une question concernant « les appels à déplacer les Palestiniens vers le territoire égyptien », dans une interview télévisée menée par la chaîne britannique BBC avec Choukry, selon ce qui a été rapporté par le journal public égyptien Akhbar Al-Youm.
« Si vous me demandez si nous pouvons accueillir 2,5 millions de personnes, je pense que vous pouvez également demander si le Royaume-Uni ou n’importe quel pays européen puisse adopter cette politique », a lancé le chef de la diplomatie égyptienne au journaliste qui l’interviewait.
Choukry a évoqué la position européenne sur l’accueil des réfugiés, « Nous avons vu comment les pays se plaignent de l’afflux de quelques milliers de migrants, alors que l’Égypte accueille déjà 9 millions de personnes sur son territoire », a -t-il rappelé.
Concernant les conditions au poste frontière de Rafah avec Gaza, Choukry a déclaré, « Le passage a été soumis à quatre bombardements aériens par la partie israélienne (du côté de Gaza), et par conséquent il ne fonctionne pas normalement ».
Il a souligné que « les tentatives visant à déformer la position égyptienne concernant le terminal de Rafah sont inacceptables », soulignant que « le terminal n’a pas été officiellement fermé par l’Egypte ».
Israël continue d’entraver le passage de l’aide humanitaire depuis le poste frontière égyptien de Rafah avec la bande de Gaza, selon les médias et des officiels égyptiens.
Pour le onzième jour consécutif, Israël lance d’intenses raids sur Gaza, coupant l’approvisionnement de la bande en eau, en électricité, en nourriture et en médicaments. En parallèle, d’intenses raids et arrestations israéliens ont eu lieu dans les villes et villages de Cisjordanie occupée en réponse à l’opération « Déluge d’Al-Aqsa » lancée par le Hamas et les factions palestiniennes le 7 octobre de cette année.
Bien avant la guerre actuelle, la population de Gaza, soit quelque 2,2 millions de Palestiniens, souffrait de conditions de vie extrêmement détériorées, résultat du siège israélien imposé depuis que le Hamas a remporté les élections législatives palestiniennes en 2006.