L’Union européenne signale que la communauté internationale a « l’obligation morale » de prévenir « de nouvelles atrocités » dans le conflit en cours en Éthiopie.
Le Conseil des droits de l’Homme des Nations unies (CDH) tiendra vendredi prochain une session extraordinaire pour évoquer « la grave situation des droits de l’homme en Éthiopie », suite à la demande de l’Union européenne (UE) et d’une inquiétude des États-Unis la semaine dernière.
« Compte tenu de l’aggravation de la situation, nous pensons que la communauté internationale a l’obligation morale de tenter de prévenir de nouvelles atrocités et d’assurer la responsabilité et la justice pour les victimes et les survivants », a déclaré, lundi, Lotte Knudsen, chef de la délégation de l’UE auprès des Nations unies à Genève.
Le Secrétaire d’État américain, Antony Blinken a indiqué son inquiétude, vendredi dernier, au sujet du risque croissant d’une implosion en Éthiopie, qui serait « désastreuse » pour ses voisins.
Blinken a par ailleurs invité les parties belligérantes à privilégier la voie de la négociation et d’empêcher un effondrement total. Il a ajouté qu’en cas de guerre civile en Éthiopie, les conséquences pour la région seraient désastreuses.
« Je suis très préoccupé par la possibilité d’implosion de l’Éthiopie compte tenu de ce que nous voyons, à la fois au Tigré, mais aussi du fait que nous avons différentes forces et différents groupes ethniques qui sont de plus en plus en désaccord », a-t-il affirmé au Département d’État américain.
Le CDH a indiqué que la demande faite lundi a été soutenue par 17 pays, soit un de plus que les 16 requis. Il s’agit de l’Autriche, la Bulgarie, la République tchèque, du Danemark, des Fidji, la France, l’Allemagne, l’Italie, le Japon, le Mexique, des Pays-Bas, la Pologne, des îles Marshall, la Corée du Sud, l’Ukraine et du Royaume-Uni.
La demande de session extraordinaire a également été appuyée par 36 États observateurs, dont l’Australie, la Belgique, la Norvège, la Nouvelle-Zélande, le Paraguay, le Portugal, la Roumanie, l’Espagne, les États-Unis, la Slovaquie, la Slovénie et la Suède.
Projet de résolution
Le projet de résolution du CDH invite le gouvernement éthiopien à mettre en œuvre l’état d’urgence déclaré le 2 novembre 2021, de sorte à respecter les principes de stricte nécessité, de proportionnalité et de non-discrimination, et à publier la liste des détenus et garantir le droit de visite dans les centres de détention.
Les membres de l’organe ont exprimé leur profonde préoccupation face aux informations concernant le ciblage, les arrestations et la détention de personnes en raison de leur appartenance ethnique, les mauvaises conditions de détention des personnes arrêtées, les allégations de mauvais traitements en détention et l’absence de contrôle judiciaire.