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Mansour : Chaque fois que le monde réclame un cessez-le-feu, Israël répond par un massacre

L’Observateur permanent de l’État de Palestine auprès des Nations Unies, Riyad Mansour, a dit : « Chaque fois que le monde fait pression pour un cessez-le-feu, Israël répond par un massacre. Il envoie un message – chaque fois plus horrible que le précédent – qu’il ne s’arrêtera pas.

Lors de son discours à la réunion d’urgence du Conseil de sécurité sur la situation au Moyen-Orient, y compris la question palestinienne, Mansour a déclaré qu’ « Israël est un État voyou, avec un gouvernement pourri en raison de l’impunité débridée dont il a bénéficié jusqu’à présent ».

Et d’ajouter : « Alors que nous nous réunissons ici – pour le dixième mois consécutif – pour faire avancer un cessez-le-feu afin de sauver des vies humaines, Israël continue de prendre des vies humaines et de prendre toutes les mesures possibles pour propager un incendie de forêt à travers le Moyen-Orient ».

Mansour a poursuivi : « Alors que nous sommes assis ici pour le 75e anniversaire des Conventions de Genève qui sont nées dans les ruines de villes entières, dans le massacre massif et aveugle de civils, dans les chambres de la mort, à Hiroshima et à Nagasaki, en gage que la lumière surgira de la nuit la plus sombre et protégera la dignité et l’humanité de toutes les personnes prises dans un conflit armé, Israël déchire les Conventions à Gaza ainsi que toutes les règles que l’humanité a jamais élaborées ».

« Alors que nous nous réunissons ici à New York, des responsables du gouvernement et de l’armée israéliens, des experts et des analystes expliquent sérieusement qu’ils ont le droit de mener des attaques aveugles et disproportionnées contre la population civile palestinienne, de faire la guerre aux civils. Ils expliquent que la famine est une arme de guerre légitime. Ils justifient le viol collectif et la torture sur des prisonniers sans défense comme une mesure de dissuasion nécessaire. Et ce n’est pas un exercice théorique, c’est ce qu’Israël impose à des millions de Palestiniens, aucun homme, aucune femme ni aucun enfant n’étant épargné ».

« Vous exigez qu’Israël cesse de tuer des civils, mais il les cible dans leurs abris et leurs tentes. Vous exigez qu’Israël autorise l’entrée de nourriture et de médicaments, mais il veille à ce que la famine et les maladies se propagent. Vous exigez qu’Israël traite les prisonniers palestiniens avec humanité, mais il les torture et permet aux geôliers israéliens de violer et d’abuser de leurs otages palestiniens. Vous l’appelez à cesser ses colonies, mais il accélère furieusement sa colonisation des terres palestiniennes. Vous exhortez Israël à maintenir le statu quo historique sur les lieux saints, mais ses ministres et ses colons profanent le Haram Al-Sharif chaque fois plus ouvertement et de manière plus provocatrice ».

L’ambassadeur Mansour a souligné qu’Israël ne se soucie pas de vos condamnations. Il rejette vos résolutions. Il n’écoute même pas vos débats. En tant que pays, en tant que Conseil de sécurité, vous aviez la responsabilité d’agir il y a des mois pour mettre fin à cette impunité. Alors que le génocide continue, vous avez la responsabilité de réagir – pour sauver des vies humaines et préserver les fondements de la paix et de la sécurité pour tous, pas seulement pour certains.

« Israël est un État voyou, avec un gouvernement pourri en raison de l’impunité débridée dont il a bénéficié jusqu’à présent. Je ne doute pas que la situation va changer, et nous ne nous laisserons pas décourager de faire en sorte que personne ne puisse agir comme si la vie des Palestiniens ne valait rien. Mais les Palestiniens de Gaza ne peuvent pas attendre que la situation change. Leur agonie doit cesser maintenant, tout de suite.

« Ils « Palestiniens » se demandent si vous les voyez. Vous êtes-vous déjà demandé ce qui se passerait si vous étiez né à Gaza ? Et si le prisonnier violé était votre fils ? Et si les enfants mouraient de faim étaient les vôtres ? Et si cette femme tuée était votre fille ou votre épouse ? Et si la maladie rongeait le corps de votre mère, de votre grand-mère ? Et si cette famille qui a été déchiquetée ou brûlée vive était la vôtre, tuée de sang-froid après avoir couru pendant des mois dans le désespoir et la faim pour survivre ? »

« Imaginez un instant l’agonie et le désespoir que notre peuple a endurés pendant ces longs mois de privation et de dévastation, pendant que le monde les regardait et les laissait souffrir, mourir de faim ».

« Bien que nous reconnaissions et saluions le consensus international qui appelle depuis longtemps à un cessez-le-feu immédiat, il est clair qu’Israël a conservé un droit de veto sur cette perspective. Il faut y mettre un terme ; Israël ne peut pas continuer à défier le monde et toutes les règles de l’humanité ».

L’Observateur permanent de l’État de Palestine auprès des Nations Unies a dit : « Mais il n’existe aucun droit de commettre un génocide, absolument aucun droit. Et nous mettons en garde tous ceux qui contribuent directement ou indirectement à l’émergence d’un tel droit. Rien ne peut justifier les actions israéliennes. Et que personne n’ose dire qu’il s’agit des otages. Il est devenu évident depuis longtemps que ce gouvernement israélien ne se soucie pas d’eux. Les otages le savent, leurs familles le savent, vous le savez. Israël les tue, les abandonne, joue avec leur vie. Netanyahou a d’autres priorités, égoïstes, maniaques ».

Et d’ajouter : « Quelque chose de terrible se passe en Israël, quelque chose qui a fait de la justification du génocide, de la famine et du viol collectif une idéologie dominante. Quelque chose d’horrible se passe. La mémoire de l’Holocauste, au lieu de servir de barrière infranchissable contre la perpétration d’atrocités, a été instrumentalisée pour justifier leur perpétration ».

« Comment est-ce possible, 10 mois plus tard, alors que le monde entier s’y oppose ? Parce que cette opposition n’a pas encore eu de conséquences graves pour Israël. C’est un fait indéniable ».

« À ceux qui continuent d’armer Israël, à ceux qui ont encore l’audace d’appeler Israël à « enquêter » sur ses propres crimes comme si les actions de ses soldats ne reflétaient pas la politique réelle de ses dirigeants militaires et politiques, à ceux qui osent essayer de dissuader les tribunaux internationaux de garantir la responsabilité au lieu de dissuader les auteurs d’atrocités : réveillez-vous. Arrêtez de trouver des excuses. Arrêtez d’imaginer que vous pouvez raisonner avec le gouvernement israélien pour qu’il cesse de tuer des civils par milliers, d’imposer la famine, de torturer les prisonniers, de coloniser et d’annexer notre terre. Tout cela pendant que vous les appelez, les interpellez, leur demandez d’arrêter. »

Mansour a indiqué : « Vous devez décider ce que vous défendez et ce contre quoi vous vous opposez. Ce n’est pas le moment de justifier et d’équivoquer. C’est le moment de clarifier et de résoudre. C’est le moment de consolider les principes et la morale. N’abandonnez pas vos devoirs ».

« Quand le gouvernement israélien sera-t-il tenu responsable de ses actes ? Quand les criminels de guerre seront-ils sanctionnés ? »

Il a confirmé : « Nous rejetons une position selon laquelle vous seriez contre la prise d’otages, sauf lorsque les otages sont des Palestiniens, et selon laquelle vous sanctionneriez les criminels de guerre, sauf lorsqu’ils sont des Israéliens ».

« Nous ne pouvons pas revenir ici encore et encore et prétendre que tout le monde ne sait pas qu’Israël n’écoutera pas tant qu’il n’aura pas d’autre choix que d’écouter, tant que ses crimes n’auront pas été sanctionnés ».

« Les Palestiniens sont épuisés, entourés de mort et d’horreurs sans fin, et ils savent que vos paroles ne valent rien face aux bombes et aux balles qui leur ôtent la vie et les membres. Mais les mots ne sont pas tout ce dont dispose ce Conseil. Les mots ne sont pas le seul outil dont disposent vos pays. Certains sont allés au-delà des mots. Ils sont trop rares. C’est le moment d’agir. Et vous serez jugés non seulement sur l’éloquence de vos discours mais aussi, et surtout, sur le courage de vos actions ».

« Nous ne voulons pas qu’Israël torture un peu moins nos prisonniers ; nous voulons les voir libres. Nous ne voulons pas qu’Israël rende son occupation un peu moins brutale ; nous voulons qu’elle cesse. Notre peuple mérite la liberté. La Cour internationale de justice a été sans équivoque dans sa décision, et je cite : « L’abus persistant par Israël de sa position de puissance occupante, par l’annexion et l’affirmation d’un contrôle permanent sur le territoire palestinien occupé et la violation continue du droit du peuple palestinien à l’autodétermination, viole les principes fondamentaux du droit international et rend illégale la présence d’Israël dans le territoire palestinien occupé ».

Mansour a mentionné que cette occupation illégale et toutes les politiques illégales, inhumaines, racistes et destructrices qui en découlent doivent cesser.

« Le peuple palestinien ne disparaîtra pas et ne capitulera pas. Il ne renoncera pas à son aspiration légitime à vivre dans la liberté et la dignité sur sa terre ancestrale. J’exhorte le Conseil de sécurité à agir. Et dans les prochains jours, nous irons devant l’Assemblée générale pour nous assurer qu’elle assume ses responsabilités en vertu de la Charte, pour nous assurer que les décisions de la plus haute cour du monde, la CIJ, se traduisent en volonté politique et en élan, en actions concrètes à mener par l’ONU et ses États membres. Pour protéger la vie des civils, préserver et rechercher la paix et la sécurité ».

Dag Hammarskjöld a déclaré un jour : « On a dit que l’ONU n’a pas été créée pour nous amener au paradis, mais pour nous sauver de l’enfer ».

« L’histoire se souviendra que les Palestiniens ont dû endurer l’enfer ».

Maintenant, le feu qu’ils ont douloureusement enduré pendant près d’un an se propage et dévore tout autour. Il n’y a qu’une seule façon d’arrêter un incendie d’origine humaine : il ne suffit pas de s’occuper des flammes, il faut arrêter l’incendiaire. Trop c’est trop. »

R.I.

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