Lors d’une réunion du Conseil de sécurité sur le G5 Sahel, qui réunit cinq pays de cette région (Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger et Tchad), Martha Ama Akyaa Pobee, Sous-Secrétaire générale des Nations Unies pour l’Afrique aux Départements des affaires politiques et de consolidation de la paix et des opérations de paix, a prévenu mardi contre « les groupes armés non étatiques continuent de mener des attaques à grande échelle contre des cibles civiles et militaires et de s’engager dans des affrontements pour l’accès aux ressources, le contrôle territorial et l’influence ».
C’est ce qu’a signalé un communiqué publié sur le site officiel des Nations Unies.
Selon la responsable onusienne, « le terrorisme et les groupes extrémistes violents ciblent fréquemment les zones frontalières, en particulier la zone trifrontière du Burkina Faso, du Mali et du Niger, le Liptako-Gourma. Rien que cette année, il y a eu une recrudescence des affrontements entre l’État islamique dans le Grand Sahara (ISGS) et Jama’at Nu rat al-Islam wal-Muslirnin (JNIM) ».
Elle a expliqué, dans ce contexte, que « l’instabilité à l’est du Sahel, au Soudan est une source de préoccupation supplémentaire ».
La Sous-Secrétaire générale des Nations Unies pour l’Afrique a, par ailleurs, rappelé que « la crise sécuritaire exacerbe une situation humanitaire déjà désastreuse ».
En effet, au Burkina Faso, environ 4,7 millions de personnes auront besoin d’aide humanitaire cette année, contre 3,5 millions en 2022. Et au Mali, 8,8 millions de personnes auront besoin d’aide, contre 7,5 millions en 2022, lit-on de même source.
A propos de la Force conjointe du G5 Sahel, la haute responsable des Nations Unies a indiqué que la force a enregistré des améliorations dans son opérationnalisation, « dans un contexte de reconfiguration des forces européennes et françaises et du retrait du Mali du G5 Sahel et de l’intensification des menaces dans la zone des trois frontières ».
Les États membres du G5 Sahel, toujours selon la même source, « semblent déterminés à renforcer la coopération intrarégionale, notamment en mettant en place des mécanismes de coopération bilatéraux et multilatéraux avec les Forces armées maliennes dans la lutte contre le terrorisme ».
« Malgré ces efforts, l’insécurité dans la zone des trois frontières continue de sévir », a-t-elle regretté. Et d’ajouter que « l’accord tripartite entre l’Union européenne, le G5 Sahel et les Nations Unies devrait se terminer en juin. Ce qui nécessite une réflexion sur la manière dont la communauté internationale devrait renouveler ses approches d’appui aux mécanismes de sécurité régionale ».